samedi 27 avril 2024 | 10H37

Histoire

Histoire

Préhistoire - antiquité

Le Cannet des Maures a été occupé dès la préhistoire.
La présence de populations de l'âge de fer sur des sites défensifs est attestée par des restes d'enceintes protohistoriques retrouvés au Recoux et à Méren.
Par la suite, les Romains ont également investi la commune. En 43 avant J-C, le général Lépide écrivait à Cicéron qu ‘il stationnait avec ses troupes près d'une agglomération romaine du nom de Forum Voconii dans la plaine des Maures où il attendait les troupes d’Antoine.
Cette agglomération s’est développée à proximité du carrefour des routes qui reliaient Fréjus, Aix-en-Provence, Toulon et Riez. Cette situation a sans doute contribué à développer la ville. La durée de l'occupation s'étend du milieu du Ier siècle avant J-C jusqu'au IIIème siècle après J-C.
Après l'abandon de Forum Voconii, les habitants s'établirent sur une hauteur où ils fondèrent le "castrum de caneto", camp retranché assurant leur sécurité.

Moyen Age - Renaissance

Les co-seigneurs du "Castrum de Caneto"
IXème siècle : les Sarrazins s’intallent au Fraxinet (La Garde Freinet) à partir de 890  et pillent la région. Ils sont chassés de Provence par Guillaume de Provence en 983.
Entre le X et XIème siècle : la première enceinte de Castrum de Caneto est élevée et l’église est construite.
1442 : le Castrum de Caneto est érigé en commune par le Roi René, conte de Provence.

Durant tout le Moyen Age, plusieurs co-seigneurs  se partagèrent la possession du Cannet (les familles De Rascas, Rogiers, Carbonnels pour les plus importantes). A la naissance de la commune, une charte est signée donnant des droits individuels aux habitants, avec un Conseils de 8 hommes probes (renouvelés chaque année à la St Michel).
Les armoiries sont choisies à cette période : elles portent d’or (jaune) à un roseau de canne arraché de sinope (vert), ainsi que la devise « Les juste brillent comme des étincelles dans un champs de roseaux » (fulgebunt justitanquam scintillae in arundineto).
C'est au XVIII ème siècle que la maison de Rascas en devient l'unique seigneur.

1754 : Françoise Elisabeth Maxime de Rascas épouse Michel Colbert-Turgis. Les Colbert seront les derniers seigneurs.
Durant toute cette période, le village, essentiellement agricole, a souffert de sa situation géographique, sur une colline sans eau, mais aussi de sa proximité avec la route d'Italie (invasions, pillages).
Le développement au XIXème siècle
La Révolution passa sans éprouver le Cannet des Maures (alors appelé le Cannet du Luc). Bien que les seigneurs seront chassés du Cannet mais reviendront s’installer au Château du Bouillidou après leur exil en 1835.
Napoléon 1er passa même une nuit, en 1814, au Cannet du Luc en se rendant à l'île d'Elbe, il retrouva sa sœur Pauline au Château du Bouillidou.

Au XIXème siècle, avec l’arrivée du chemin de fer et la construction de la gare en 1862, l'activité artisanale déjà était assez vive, dans la plaine, avec la présence de petites industries florissantes : verrerie, scieries, moulins, fabrique de plâtre, de chaux et de bouchons, va continuer à se développer. Une importante mine de bauxite, à Recoux, employait également une grande partie de la population.

Plus tard Napoléon III s'intéressa à la localité. En 1864, il offrit un crédit pour que le village soit reconstruit dans la plaine à condition que la commune s'appelle le Cannet-Napoléon. Le projet sera rejeté par la population.
Un nouveau quartier se crée tout autour de la gare alors que le vieux village est peu à peu délaissé, notamment à cause de ses difficultés d'accès, d’agrandissement et de son manque d’eau.
Depuis le XVIIème siècle, les Cannetois élevaient des vers à soie pour améliorer le maigre budget familial, transformant souvent une pièce de leur maison en magnanerie. Au début du XXème siècle, les établissements Querici (renommés dans le domaine de la sériciculture) s'établissent au Cannet des Maures apportant une activité non négligeable jusqu'en 1939 où cette pratique va  pratiquement disparaitre.

Le changement de chef-lieu

La particularité de la commune tient à son dédoublement sur deux sites. Elle regroupe en effet deux villages, le Vieux Cannet, site historique perché sur une butte de 247 mètres d’altitude, et le Cannet des Maures, quartier développé dans la plaine après l’installation de la gare de Chemin de Fer en 1862.

Le développement des activités au quartier de la gare, l’afflux des populations nouvelles ainsi que les difficultés de vie au Vieux Cannet ont participé à la décision de transférer le chef-lieu de la butte vers la plaine. Cette évolution, étudiée dès 1864, a alimenté de nombreuses polémiques. L’arrêté présidentiel daté du 8 août 1903, qui entérine la décision officielle de transfert de chef-lieu. Cette décision a finalement profité à la commune. Elle a permis, d’une part le développement de la commune dans la plaine et facilité son raccordement aux moyens de communications et, d’autre part la préservation du site historique du Vieux Cannet, village pittoresque à l’identité simple et forte.

L'exploitation des mines de bauxite dans le Var

A la fin du XIXe siècle, un minerai rouge connaît un développement foudroyant, porté par la naissance de l’industrie de l'aluminium : la bauxite. La bauxite suscite rapidement les convoitises de consortiums industriels européens. Un mouvement de concentration s'opère au bénéfice de l'Union des Bauxites, filiale de la British Aluminium Company. Puis "les Bauxistes de France" s'imposent, filiale du groupe germano-suisse Aluminium Industriel A.G.
Les gisements de bauxite du Var sont très importants, parmi les carrières les plus importantes figure celle du Cannet des Maures : La Mine du Recoux.

En 1913, la production des gisements varois est dopée par la course aux armements. Après la Première Guerre Mondiale, l'industrie varoise se recompose autour des 2 pôles de l'Union et Bauxites de France.
Les mineurs travaillent durement, constamment menacés par les infiltrations d'eau et sans aucune protection sociale. Une solidarité se forge au fond du puits entre ces "Gueules Rouges", françaises et italiennes. Elle s'exprime pendant les grandes grèves de 1936 qui aboutissent à une première convention collective : les droits des mineurs de la bauxite sont enfin reconnus et les conquêtes multiples...

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les ouvriers résistent à leur manière à la pression de l'occupant, malgré l'arrivée massive de prisonniers. La bauxite renoue avec la croissance dans l'immédiat après-guerre. L'A.F.C., compagnie des produits chimiques et électro-métallurgiques Allais, Froges et Camargue (qui deviendra Péchiney) contrôle la production varoise. La mécanisation s'accentue, les rendements augmentent et les effectifs diminuent.

Dès 1973, Péchiney prévoit l'arrêt progressif de l'extraction, préférant s'approvisionner en Jamaïque, en Afrique et en Australie. La dernière mine ferme en 1991.

L'élevage des vers à soie

En Provence, le bon roi René (1434-1480) développe le mûrier et les vers à soie, en même temps qu'il favorise l'établissement des tisserands.
Dés le XVIIème siècle, les Cannetois élevaient des vers à soie pour améliorer le maigre budget familial, transformant souvent une pièce de leur maison en magnanerie.
Au XVIIIème siècle, on compte dans le Var 227 fourneaux filant de 200 à 280 000 kg de cocons frais.

A la suite de la Révolution et de la crise économique, la consommation de la soie se ralentit ; les mûriers sont arrachés et les zones replantées en blé.
Dans les années 1850, la grande crise séricicole sévit ; les maladies déciment les élevages. C’est à ce moment que le Var se spécialise dans le grainage, devenant premier producteur de « Graines » et exportant même au-delà des frontières. De bonnes récoltes de cocons sont produites.

Pendant près de 40 ans, le Cannet des maures fut choisi comme site privilégié par les Etablissements QUERICI, pour la production de graines de vers à soie de haute qualité, nécessaire au développement des élevages de vers à soie dans le Midi et en Italie. Jusqu’en 1929 les activités de grainage, au même titre que l’exploitation de la bauxite, marquent le village.
Après 1930 pourtant - mauvaise gestion familiale ou crash boursier ? -, l’activité s’essouffle et continue péniblement jusqu’à sa disparition définitive. Les mûriers disséminés sur le territoire, ponctuant les campagnes de touches de vert intense, sont les derniers témoignages de cette activité passée.

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