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Le : vendredi, 07 juillet 2023
La Vitrine de Catherine
ou des-nouveautés-cosy-tout-en-drôlerie-pour-sourire-à-la-vie
Nombre d’écrivains se sont saisis de la figure de Jeanne d’Arc et ont raconté son épopée. Guillaume Lebrun le fait d’une manière provocante, ludique et drôle, inventant des modalités de récit anachroniques et une langue d’une puissance formidable. Onsolent en diable, il nous offre un roman historique version féministe très original, qui emporte vraiment.
Fantaisies guérillères est un oxymore violent non identifié, entre l’humour potache et le manifeste féministe [1]. Le récit de l’épopée de Jeanne d’Arc, revue et corrigée par Guillaume Lebrun, se partage entre deux narratrices, Yolande d’Aragon, belle-mère du futur Charles VII, et l’une de ses créatures, Jehanne numéro douze, celle qui sera promue au rôle de prophétesse divinement élue. Jehanne numéro sept, aspirante chroniqueuse, est chargée d’inventer la biographie de l’héroïne, « façonnage du boniment à clampins », Domrémy, moutons, enfance pieuse et tout le toutim.
Trentenaire établie à Amsterdam, Cyr vient de se faire virer de l’agence de pub dans laquelle elle travaillait après avoir appris la disparition de son meilleur ami. Et si cela ne suffisait pas, on lui demande d’écrire un discours pour la cérémonie. Pour fuir toute responsabilité, elle préfère monter à la chaîne des meubles en kit et ne plus répondre à personne. Mais le monde, lui, continue de tourner. Alors, Cyr va devoir aller vers les autres, s’y confronter pour grandir un peu, enfin. Désespérée, drôle, entière, bouleversante. Cyr ou le miroir d'une jeunesse en quête des autres.
Un trio de comédies policières : du suspense & de l’humour à gogo !
Pénélope, la fameuse enquêtrice-conservatrice du Mobilier national, reçoit pour mission de moderniser le fort de Brégançon. Elle y est rejointe par son éternel amoureux, Wandrille, le pigiste qu’elle entraîne dans le plus improbable rôle d’adjoint au cours de ses enquêtes. On leur annonce l’arrivée d’un chef d’État étranger, opéré à l’hôpital de Nice, qui doit passer une semaine de convalescence. Ce qui s’annonçait comme un séjour paisible se transforme en une rocambolesque aventure. Quel mystérieux lien peut-t-il y avoir entre le paisible fort servant de résidence d’été aux présidents de la République française et la Résistance ?
Une guide-conférencière amie de la mère de Pénélope passionne les visiteurs en racontant les parties de pétanque qui s’y jouaient entre le couple Pompidou et Françoise Sagan, mais aussi comment, à la fin de la guerre, un certain capitaine de Leusse, résistant à la tête d’un petit groupe d’hommes, a pris ce bastion aux Allemands. Et c’est cette inoffensive savante que l’on retrouve poignardée dans la cour intérieure d’un lieu parfaitement clos relié à la côte par une digue très surveillée ! Le suspect ? Wandrille, qu’un détail stupide semble accuser. Pour le défendre, Pénélope va s’intéresser aux secrets du fort. De quelle infirmation cruciale la guide était-elle la dépositaire ? Pourquoi le général de Gaulle a-t-il voulu doter la présidence de cette résidence balnéaire - où il était impossible de se baigner - et où lui-même ne résida qu’une nuit ? A quoi sert réellement le fort de Brégançon ?
Pour écrire ce roman, Adrien Goetz a reçu l’autorisation exceptionnelle de visiter l’intégralité du fort, des appartements privés du président aux caves creusées dans le rocher. Il a eu accès aux très discrets entrepôts où, aux environs de Paris, sont conservées les pièces du Mobilier national qui en proviennent. Il a parlé aux descendants du capitaine de Leusse. Une aventure de Pénélope où se mêlent histoire de l’art et grande Histoire.
« Je ne savais pas que les enfants avaient failli se faire tuer dans le volume précédent. Quand j’ai appris que c’était Pépère qui avait fait le coup, j’ai pigé un truc : qui ne connaît pas Pépère ne sait pas de quoi l’être humain est capable. », Benjamin Malaussène.
Les éditions Gallimard annonçaient en novembre qu'avec Terminus Malaussène, Daniel Pennac mettait fin à son incroyable saga à succès. Est-ce réellement un terminus ou une nouvelle escale ? Partons sur la vérité du moment, Terminus donc ! En attendant peut-être le mensonge de demain, un neuvième tome…
Daniel Pennac a entamé la saga Malaussène en 1985 avec Au bonheur des ogres. Et c’est dans le quartier cosmopolite parisien de Belleville que l’auteur situe son œuvre. Avec une inventivité jubilatoire, il se plaît à voyager entre le passé et le présent pour saisir cet univers foisonnant, haut en couleurs. La nostalgie seule n’explique pas l’enchantement de ce dernier opus. Il porte avec lui un espoir, nourri d’un verbe enfiévré. Un livre qui fait du bien. Terminus est une œuvre tendre, rieuse, ironique et complice.
« Le final de Terminus Malaussène est un feu d’artifice. Tout à coup, Daniel Pennac réunit le passé et le présent, l’esprit de famille et la tentation de la liberté. Son sens du romanesque est à son meilleur et sa fourberie littéraire grimpe à des sommets. », Christine Ferniot, Télérama
Hannah Swensen est de retour dans sa ville natale d'Eden Lake. Entre sa mère, plutôt envahissante, et l'ouverture de sa boutique, le Cookie Jar, elle a fort à faire. Son quotidien devient plus passionnant encore quand son livreur, Ron LaSalle, est retrouvé assassiné juste derrière son magasin. Le beau-frère d'Hannah, shérif adjoint du comté, fait appel à elle pour l'aider à trouver le coupable. Un nombre surprenant de suspects et de mobiles émergent alors. Très vite Hannah va réaliser qu'elle n'est pas seulement douée pour les cookies, mais qu'elle est aussi une enquêtrice hors pair.
Fous rires et frissons, mystères et pépites : cette histoire pleine de rebondissements ressemble au meilleur cookie du monde : sucrée mais légère, surprenante de bout en bout.
Un recueil de situations caustiques singeant notre époque ultra-connectée et déshumanisée…mordant et voutchien à souhait !
Voutch a le don pour mettre le doigt avec une ironie mordante sur les phénomènes de société dans ce qu’ils ont de plus déviants. Passez outre la couverture très moyenne. Ce nouveau recueil grand format ne déroge pas à sa méthode : une illustration pleine page met en scène un instantané de notre vie contemporaine, suivi d’une légende, ou plus souvent d’une réplique, l’ensemble se révélant parfaitement assassin. Dans sa ligne de mire, et dans le désordre : le culte du téléphone portable, la famille déstructurée, le patronat déshumanisé, le webmarketing saoulant, les addictions aux réseaux sociaux, les dégâts de la publicité, le système judiciaire, le monde impitoyable de l’entreprise, les vieux pétés de thunes, l’art contemporain, l’époque procédurière, la rentabilité à tout crin, le diktat des apparences, le nombrilisme numérique… Bref, vive le XXIème siècle ! Visuellement, ses personnages sont ultra caricaturaux avec leur silhouettes longilignes de vieilles frites, mais ils prennent place au sein de décors majestueux plutôt soignés dans leur réalisme numérique. Cette astuce de mise en page participe du propos : elle permet de ridiculiser l’humain, tout petit et insignifiant, au sein d’un « système » rodé qui le dépasse systématiquement.